Immigration : la France veut inciter l'UE à uniformiser le droit d'asile en Europe
- Avec AFP
Alors que la France s'apprête à prendre la présidence tournante de l'UE en janvier, le ministre de l'Intérieur vient d'annoncer que la France soutiendrait une réforme du droit d'asile en Europe.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré le 29 septembre que la France soutiendrait une réforme du système d'asile dans l’Union européenne, qui divise les Vingt-Sept, lorsqu’elle en prendra en janvier la présidence tournante, notamment sur la question de l'harmonisation de la demande d’asile.
La demande d’asile, au cœur du «nouveau Pacte sur la migration et l'asile» proposé par la Commission européenne en septembre 2020, est «un sujet européen», a déclaré Gérald Darmanin sur BFMTV, soulignant l'objectif d'avoir «une seule demande d'asile pour toute l'Europe.»
Relancé sur le sujet pour savoir si la France allait essayer de faire voter cette mesure, le ministre de l'Intérieur a répondu : «Nous y travaillons, on verra ce que pense le nouveau gouvernement allemand» qui doit être formé après les élections législatives du 26 septembre dernier.
«Ça doit être l'objectif que nous devons tous atteindre et l'énergie de tout le monde devrait se tourner vers ça : quand vous arrivez en Europe, quand vous faites une demande en Italie ou en Espagne ou à Malte ou en France, ça vaut pour tout le monde. Et nous partageons les informations», a-t-il poursuivi.
Vers la fin du règlement dit de «Dublin» ?
Dans sa vaste réforme du système européen d’asile, la Commission européenne veut notamment mettre fin au règlement dit de «Dublin», qui confie, entre autres, la responsabilité du traitement du dossier d’un demandeur d'asile à son premier pays d’entrée dans l’Union.
Mais depuis quelques années, la France fait face à des «mouvements secondaires», selon les termes du gouvernement : des personnes qui ont déjà demandé l’asile dans un premier pays européen, déboutées de leurs demandes pour l’essentiel, viennent ensuite tenter leur chance dans l'Hexagone.
Ce sont ces mouvements qui ont contribué à mettre la France au coude-à-coude avec l’Allemagne, en terme de nombre de demandeurs d’asile, depuis 2019.
La position de la France à l’égard du nouveau Pacte en discussion, elle, est inchangée : en septembre 2020, le jour où Bruxelles présentait son projet de réforme, Gérald Darmanin appelait déjà à une plus grande «solidarité européenne» sur le traitement des demandes d’asile ainsi que sur les reconduites aux frontières.
Le 29 septembre, le ministre de l’Intérieur a aussi plaidé pour que la politique européenne de délivrance des visas soit «le plus possible» unifiée. «Sinon ils [les candidats à l’immigration] se jouent de nos différences. Nous devons absolument répondre Europe quand d'autres veulent répondre nationalisme», a-t-il ajouté.