Gilets jaunes : Macron reconnaît «une erreur» concernant la taxe sur les carburants
Le président français, dans une allusion au mouvement des Gilets jaunes, a insisté sur le fait qu'il avait «fait des erreurs» en sous-estimant «l'impact sur les classes moyennes» de la hausse du prix des carburants automobiles.
«J'ai fait une erreur.» Au cours d'un entretien diffusé le 18 avril par CBS, le président français Emmanuel Macron est revenu sur l'épisode de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques en 2018, qui avait déclenché le mouvement des Gilets jaunes. Le chef de l'Etat a reconnu en avoir «sous-estimé l'impact sur les classes moyennes» (à partir de 13min45 dans la vidéo ci-dessous).
S'il n'a pas prononcé le terme de «Gilets jaunes», l'allusion était évidente, alors que le président répondait à une question sur la meilleure manière selon lui de mettre en place une politique écologique. «Si vous allez à la Maison Blanche ou au palais de l'Elysée pour dire "maintenant, les gars, vous devrez vous adapter et payer un prix beaucoup plus élevé", je peux vous dire que vous augmenterez les inégalités sociales. Je... j'ai fait une telle erreur ici, je dois dire, en 2018, parce que nous avons sous-estimé l'impact sur les classes moyennes. Il faut donc accompagner les gens», a-t-il expliqué.
J'ai moi-même fait des erreurs par le passé
Selon Emmanuel Macron, «il faut accepter d’investir de l’argent public dans ces transitions pendant plusieurs années» et «changer les modèles économiques et le comportement des investisseurs afin de financer les investissements verts et de pénaliser ceux qui ne suivent pas ce mouvement». «Cependant, pour que cette révolution ait lieu, nous devons aider les classes moyennes et les foyers modestes à nous suivre», a-t-il ajouté.
«Et je peux vous le dire en toute humilité, j'en suis d'autant plus convaincu parce que j'ai moi-même fait des erreurs par le passé», a-t-il répété au cours de l'entretien.
Sur le sujet du climat, Emmanuel Macron a par ailleurs souhaité que la Chine aille plus loin dans ses engagements de réduction des gaz à effet de serre, alors que Pékin vise une neutralité carbone en 2060. Ces propos interviennent avant un sommet international virtuel sur le climat les 22 et 23 avril initié par le président américain Joe Biden.