L'exécutif mise sur des transferts de patients pour éviter un reconfinement en Ile-de-France
Trois patients en réanimation ont été évacués d'Ile-de-France, le 13 mars. L'exécutif mise sur des évacuations plus massives pour désaturer les hôpitaux et éviter un reconfinement local. Une injustice pour le président de Paca, Renaud Muselier.
Le 13 mars, trois patients en réanimation ont été évacués d'Ile-de-France vers Nantes, Angers et Le Mans, a indiqué Frédéric Adnet, directeur du Samu de Seine-Saint-Denis. Au moins quatre autres patients seront transférés le 14 mars alors qu'une évacuation plus massive (de 300 à 400 patients) et par TGV serait à l'étude. Ces évacuations ne pourraient avoir lieu qu'en «milieu de semaine prochaine» en raison de «l'énorme logistique à mettre en place», rapporte l'AFP.
L'exécutif français, qui souhaite éviter un reconfinement complet ou un reconfinement le week-end, mise beaucoup sur ces évacuations pour éviter une saturation des hôpitaux en Ile-de-France. Le 12 mars, l'Agence régionale de santé (ARS) a indiqué que les services de réanimation soignaient 1 096 patients soit presque 100% des capacités en la matière dans la région. En France, plus de 4 000 patients atteints du Covid-19 se trouvent dans des services de réanimation. La propagation du virus en Ile-de-France est marquée par très forte présence du variant anglais qui représente près de 70 % des cas observés.
«Ça se joue au lit près», a alerté vendredi le patron de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, soulignant qu'il y avait «entre 20 et 30% de déprogrammation» des activités non urgentes pour faire de la place aux malades du Covid. Le Premier ministre Jean Castex a insisté le 12 mars sur le fait que l'exécutif se tenait «prêt à tout moment à prendre des mesures» supplémentaires. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s'était déjà inquiété le 11 mars de cet afflux important de malades en réanimation, soulignant qu'un Francilien était admis en réanimation «toutes les 12 minutes». Comme le rapporte France Inter qui cite une source élyséenne, cette inquiétude serait partagée jusqu'au sommet de l'Etat. Emmanuel Macron, souhaiterait gagner du temps, «celui de la vaccination», «4 à 5 semaines un peu compliquées».
Le choix de ne pas reconfiner la région Ile-de-France fait grincer quelques dents
En visite le 13 mars dans un centre de vaccination à Saint-Maixent-L’Ecole (Deux-Sèvres), le Premier ministre a exprimé l'espoir de dépasser «l'objectif de 10 millions de vaccinations au 15 avril» tout en regrettant les «misères» subies par la stratégie vaccinale du gouvernement en faisant référence aux retards de livraison subis par la France. Le groupe AstraZeneca a annoncé le même jour des nouveaux retards de livraison de son vaccin contre le Covid-19 à l'Union européenne, invoquant notamment des restrictions d'exportation.
#COVID19 On est en Seine-Saint-Denis dans une situation encore plus préoccupante que dans les @AlpesMaritimes : même incidence, même pression en réanimation, et % de positivité beaucoup plus élevé !
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) March 13, 2021
Pourquoi un confinement dans un seul de ces 2 territoires ? @franceinterpic.twitter.com/341Deztq4F
Le choix de l'exécutif français de ne pas reconfiner l'Île-de-France fait grincer les dents là où des confinements de week-end ont été réintroduits. Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a dénoncé le 13 mars sur France Inter une «injustice» entre les Alpes-Maritimes, qui entament leur troisième week-end de confinement, et la Seine-Saint-Denis, département de banlieue parisienne également très touchée. La ville de Dunkerque et le Pas-de-Calais sont aussi concernés par un confinement le week-end.
Le gouvernement a répliqué qu'il n'était pas possible de confiner un seul département dans une région aussi peuplée et imbriquée que l'Ile-de-France. D'après France Inter, un point sur la situation serait d'ores et déjà prévu le 14 mars par l’exécutif.