Un clitoris gonflable de cinq mètres de haut érigé en face de la Tour Eiffel
Un imposant clitoris gonflable a été déployé devant la tour Eiffel sur le parvis des Droits de l'Homme, à Paris, par des féministes dénonçant l'«analphabétisme sexuel institutionnel» et le retard de la médecine sexuelle.
«On a installé un clitoris géant face à la tour Eiffel» : c'est par ces mots que Simone Media (Prisma Media) a revendiqué, photos à l'appui, avoir déployé un clitoris géant sur la place du Trocadéro en collaboration avec «Le Gang du Clito», qui se définit comme «une page d'informations féministes». Conçu par l'artiste féministe Julia Pietri, le monumental organe a été mis en place à l'occasion de la journée internationale du droit des femmes le 8 mars.
On a installé un clitoris géant face à la Tour Eiffel, avec @gangduclito ! #JourneeDesDroitsDesFemmespic.twitter.com/Zo0wtprmdk
— Simone Media (@simonemediafr) March 8, 2021
«C'est symbolique parce que c'est le parvis des Droits humains [parvis des Droits de l'Homme], face au phallus le plus connu de Paris qui est la tour Eiffel», a expliqué cette dernière à l'AFP. La militante dénonce le «retard en recherche de médecine sexuelle», et l'«analphabétisme sexuel institutionnel».
Nous devons pouvoir éduquer les jeunes à la conscience de leur sexe de manière égalitaire. Sinon, comment peut-on leur enseigner la conscience du consentement ?
«Rappelons que selon un rapport sur l’éducation sexuelle rendu public en juin 2016 par le Haut Conseil à l’égalité, un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles possèdent un clitoris, et 83% d’entre elles ignorent sa fonction érogène. Pourtant, elles sont 53% à savoir représenter le sexe masculin», lit-on notamment dans une tribune baptisée Qui a peur du clitoris ? lancée en marge de cette action.
#JourneeDesDroitsDesFemmes : un clitoris gonflable de 5 mètres de haut trône sur le parvis des droits de l'homme, à Paris, face à la Tour Eiffel. L'action à l'initiative du compte "Gang du Clito", dénonce "l’analphabétisme sexuel institutionnel" 🎥 #AFPpic.twitter.com/84J5ipkCnH
— Agence France-Presse (@afpfr) March 8, 2021
Dans le texte, les signataires s'insurgent notamment face au fait que cet organe «à part entière, comme l’est la langue, l’estomac, ou encore le pénis», ne bénéficie pas du «même traitement médical». L'état des connaissances médicales sur le clitoris serait en effet selon le texte nettement en deçà de celles concernant autres organes.
De plus, les militantes dénoncent le manque de sensibilisation à l'école : «Nous devons pouvoir éduquer les jeunes à la conscience de leur sexe de manière égalitaire. Sinon, comment peut-on leur enseigner la conscience du consentement ?», lit-on encore dans le texte.