Attentat déjoué à Paris en 2016 : 20 à 30 ans de prison requis contre trois djihadistes présumés
- Avec AFP
La cour d'assises spéciale de Paris a requis des peines de 20, 22 et 30 ans de réclusion criminelle contre les Strasbourgeois Hicham Makran et Yassine Bousseria et le Marocain Hicham El-Hanafi, jugés pour avoir projeté un attentat à Paris en 2016.
Des peines de 20, 22 et 30 ans de réclusion criminelle ont été requises le 15 février à l'encontre de trois présumés djihadistes jugés par la cour d'assises spéciale de Paris pour avoir projeté un attentat à Paris en 2016 finalement déjoué par la DGSI.
Les avocats généraux du parquet national antiterroriste (Pnat) ont réclamé 20 et 22 ans de réclusion contre les Strasbourgeois Hicham Makran et Yassine Bousseria et la peine maximum de 30 ans de réclusion contre le Marocain Hicham El-Hanafi qualifié de «soldat le plus fidèle» de l'Etat islamique.
Un attentat déjoué grâce à une audacieuse opération de cyberinfiltration
Au terme de leur réquisitoire qui a duré plus de quatre heures, Benjamin Chambre, premier vice-procureur, et Saliha Hand-Ouali, substitute du procureur, ont demandé que toutes les peines soient assorties d'une période de sûreté des deux tiers. Ils ont également réclamé l'interdiction définitive du territoire français pour Hicham El-Hanafi à l'issue de sa peine en France.
Les trois hommes sont jugés depuis le 1er février pour un projet d'attentat à Paris le 1er décembre 2016, qui a été mis en échec grâce à une audacieuse opération de cyberinfiltration de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sein de l'organisation djihadiste.
«"L'opération "Ulysse" [du nom de l'agent de la DGSI ayant infiltré les réseaux de l'EI] a été l'opération judiciaire la plus ambitieuse de la France en matière d'antiterrorisme», s'est félicité Benjamin Chambre. Selon lui, l'arrestation en novembre 2016 des trois accusés «a permis de déjouer une action coordonnée à l'arme de guerre, fomentée par l'Etat islamique depuis Raqqa »en Syrie.
Yassine Bousseria, Hicham Makran, tous deux âgés de 41 ans et Hicham El-Hanafi, 30 ans, étaient des «opérationnels» de l'EI, ont cherché à démontrer les représentants du Pnat tout au long de leur réquisitoire implacable. A mesure que les avocats généraux s'exprimaient, Yassine Bousseria, un ancien animateur scolaire, se tassait sur son banc tandis que Hicham El-Hanafi se tenait droit, observant dans les yeux les représentants du parquet.
«En dépit de leurs différences et de leur parcours, les trois accusés ont été recrutés par l'EI, tous ont démontré un niveau d'engagement djihadiste maximal», a souligné de son côté Saliha Hand-Ouali. La parole sera donnée à la défense le 16 février et le verdict est attendu le 17 février.