Marc Pulvar, figure défunte du syndicalisme et père d’Audrey Pulvar, accusé de pédocriminalité
- Avec AFP
Le fondateur de la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais est accusé de pédocriminalité par trois femmes de sa famille. Elles appellent à en finir avec son «héroïsation». Sa fille Audrey Pulvar confie avoir subi un «choc très profond».
Marc Pulvar, figure du syndicalisme martiniquais décédé en 2008, est accusé d'avoir été un pédocriminel par trois femmes de sa famille qui expliquent dans une tribune vouloir mettre un terme à l'«héroïsation du personnage».
«A l'âge de 7 et 10 ans, nos routes ont croisé celle d'un homme», écrit la conseillère territoriale Karine Mousseau avec ses cousines Barbara Glissant et Valérie Fallourd, dans ce texte consulté le 6 février 2021 par l'AFP. «On l'encense aujourd'hui encore en Martinique parce qu'il a été un militant syndicaliste, défenseur des opprimés.»
«C'était l'oncle de la famille, le favori adulé déjà par tous. Une confiance totale qui dure encore aujourd'hui de manière posthume et que nous avons décidé de briser, une fois pour toutes», ajoutent-elles au sujet du père d'Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris.
«Ne plus jamais lui rendre un quelconque hommage»
«En finir avec cette héroïsation du personnage, ne plus jamais lui rendre un quelconque hommage à l'avenir et désormais penser à lui comme il le mérite : Marc Pulvar, alias Loulou pour les intimes, était un prédateur sexuel», écrivent-elles encore.
Professeur de mathématiques, Marc Pulvar a marqué le syndicalisme et la vie politique martiniquais en créant la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais, puis en cofondant le mouvement La Parole au peuple, qui deviendra par la suite le Mouvement indépendantiste martiniquais.
Dans une déclaration à l'AFP, sa fille Audrey Pulvar indique avoir «été mise au courant des crimes commis» par son père «il y a une vingtaine d’années quand mes cousines nous en ont parlé».
Cela a été un choc très profond pour mes proches et moi
«Cela a été un choc très profond pour mes proches et moi. Tant qu'elles ne souhaitaient pas s'exprimer publiquement, ce n'était pas à nous, à moi, de nous substituer à leur parole de victimes», ajoute l'adjointe à la mairie de Paris et tête de liste aux régionales en Ile-de-France.
«Elles sont en mesure et ont décidé de le faire aujourd'hui : je les soutiens pleinement et admire leur courage. Je souhaite qu'elles soient entendues et que leur parole soit respectée», poursuit l'ancienne journaliste.
Les témoignages se multiplient en France sur des cas d'inceste depuis la publication du livre de Camille Kouchner, La Familia Grande, dans lequel l'auteur accuse son ancien beau-père, Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau lorsqu'il était adolescent.