Affaire Olivier Duhamel : Aurore Bergé se demande «pourquoi tant de gens savaient» et n'ont rien dit
- Avec AFP
Face au scandale né d'accusations d'agressions sexuelles sur mineur à l'encontre du politologue Olivier Duhamel, la députée LREM Aurore Bergé, ancienne étudiante de Sciences Po, juge qu'il faut s'interroger sur le mutisme de ceux qui «savaient».
Ancienne étudiante à Sciences Po, la députée La République en marche (LREM) Aurore Bergé s'est exprimée sur l'affaire Olivier Duhamel, célèbre politologue qui fait actuellement l'objet d'une enquête pour «viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans». «C'était mon enseignant à Sciences Po, donc je pense que comme beaucoup de ceux qui l'ont eu comme professeur, ça a été un choc, comme une révélation, parce que c'est quelqu'un qu'on admirait, c'est quelqu'un qui avait de l'autorité», a déclaré la députée le 16 janvier.
«C'est quelque chose qui est d'autant plus choquant que d'imaginer que tant de gens aient su et que tant de gens n'aient rien dit pour protéger des enfants, parce que quand on a 14 ans, on n'est pas consentant et on est d'autant moins consentant quand c'est face à la personne qui a autorité sur vous et en qui vous avez toute confiance», poursuit-elle.
Il faut avoir ça en tête et s'interroger sur pourquoi tant de gens savaient et tant de gens ont préféré ne rien dire, ne pas alerter et ont continué à lui faire confiance
Selon l'élue de la majorité, «il faut avoir ça en tête et s'interroger sur pourquoi tant de gens savaient et tant de gens ont préféré ne rien dire, ne pas alerter et ont continué à lui faire confiance».
Dans son récit autobiographique La Familia grande, la fille de l'ex-ministre Bernard Kouchner, Camille Kouchner, accuse son beau-père Olivier Duhamel d'avoir violé son frère jumeau quand ils étaient adolescents à la fin des années 1980. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire le 5 janvier 2021 pour «viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans».
Pour Aurore Bergé, le succès du livre de Camille Kouchner montre qu'«enfin, on met sur la table la question de l'inceste, une espèce de viol au carré, c'est-à-dire cette chose insupportable qui existe dans notre pays, dans toutes les familles, dans toutes les catégories sociales».
Olivier Duhamel, homme de réseaux et d'influence, a démissionné de toutes ses fonctions, dont la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et celle du conseil d'administration du Siècle.