Gérald Darmanin demande la suspension de trois policiers accusés de violences racistes
- Avec AFP
Après le témoignage de Michel, un producteur de musique parisien qui accuse trois policiers de l'avoir roué de coups et d'avoir proféré des insultes racistes, le ministre de l'Intérieur a annoncé avoir demandé la suspension des trois fonctionnaires.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé ce 26 novembre la suspension de plusieurs policiers qui font l'objet d'une enquête du parquet de Paris pour «violences» et «faux en écriture publique» après les coups reçus par un producteur de musique le 21 novembre à Paris. Une décision prise après la diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo de cette violente arrestation.
«Je demande au préfet de police de suspendre à titre conservatoire les policiers concernés. Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais», a pour sa part fait savoir Gérald Darmanin sur Twitter ce 26 novembre.
[Intervention à Paris 17ème]
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 26, 2020
Je me félicite que l’IGPN ait été saisie par la justice dès mardi.
Je demande au préfet de police de suspendre à titre conservatoire les policiers concernés. Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais.
Sur les images dévoilées par le média Loopsider, un homme noir, producteur de musique, appelé «Michel» subit de nombreux coups de la part de policiers, dans le XVIIe arrondissement de Paris, alors qu'il se trouve à l'entrée d'un studio d'enregistrement. L'homme explique avoir en plus subi des insultes racistes de la part des policiers.
Ça s'est passé samedi à Paris. 15 minutes de coups et d'insultes racistes.
— Loopsider (@Loopsidernews) November 26, 2020
La folle scène de violences policières que nous révélons est tout simplement inouie et édifiante.
Il faut la regarder jusqu'au bout pour mesurer toute l'ampleur du problème. pic.twitter.com/vV00dOtmsg
Après son interpellation violente, l'homme a dans un premier temps été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris pour «violences sur personne dépositaire de l'autorité publique» et «rébellion».
L'Inspection générale de la police nationale saisie des faits
Mais le parquet de Paris a finalement classé cette enquête et ouvert le 24 novembre une nouvelle procédure pour «violences par personnes dépositaires de l'autorité publique» et «faux en écriture publique», confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
«Afin d’établir précisément les circonstances de l’interpellation, le préfet de Police a saisi l'IGPN sur le plan administratif et a demandé au Directeur général de la Police nationale de suspendre à titre conservatoire les policiers impliqués», a précisé dans la foulée la préfecture de Police.
«Mon client a fait 48 heures de garde à vue de manière injustifiée sur des propos mensongers des services de police qui l'ont outrageusement violenté», a dénoncé son avocate, Hafida El Ali, jointe par l'AFP.