Forte baisse des cas de Covid-19 en France avant même que le confinement ait pu avoir un impact
Alors que le pic serait passé, le nombre de cas de contamination en France diminue considérablement depuis la fin octobre, avant que les effets du confinement aient pu se faire ressentir. Les experts soulignent une probable «baisse multifactorielle».
Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a baissé de manière spectaculaire depuis le tout début du mois novembre en France, coïncidant avec le moment où le confinement a été mis en place. Confirmant cette tendance, Santé publique France a affirmé ce 20 novembre que le pic épidémiologique de la deuxième était vraisemblablement passé. Selon l'agence sanitaire, qui appelle toutefois à maintenir les mesures barrières, l'observation des indicateurs suggère que le «pic épidémique de la seconde vague a été franchi».
Une baisse observée avant les effets du confinement
L'Observatoire épidémiologique des eaux usées (Obépine), lancé en juillet pour réaliser un suivi en temps réel des traces du virus Sars-Cov-2 dans les eaux usées sur tout le territoire national, a constaté également la chute de traces de SARS-CoV-2 en Ile-de-France «bien avant que le couvre-feu et le confinement ne puissent porter leurs fruits». C'est ce que souligne le journaliste Raphael Grably sur Twitter en publiant ce graphique provenant du site du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
D'après l'Observatoire épidémiologique dans les eaux usées, la chute de traces de SARS-CoV-2 en Ile-de-France a été constatée bien avant que le couvre-feu et le confinement ne puissent porter leurs fruits.https://t.co/UNz2JKimsBpic.twitter.com/XV076j8xFe
— Raphael Grably (@GrablyR) November 19, 2020
Sur cette courbe, on peut constater un pic épidémique mi-octobre, suivi d'une forte baisse jusqu'au 2 novembre.
Et la suite n'a fait que confirmer la tendance. D'après les données de Santé publique France, le nombre de cas positifs au Covid-19 est passé de 48 000 le 3 novembre à 27 000 le 12 novembre. Si l'agence sanitaire publique souligne ce 20 novembre que «les indicateurs restent à des niveaux élevés», cette baisse est encore plus marquée dans certains départements, et notamment à Paris, un des départements les plus touchés jusque-là. Dans la capitale, on est ainsi passés de 2 000 nouveaux cas par jour le 27 octobre à moins de 600 le 12 novembre.
Naturellement, d'aucuns s'interrogent sur les causes de cette mystérieuse chute du nombre de cas. La non-prise en compte des nouveaux tests antigéniques dans les statistiques, les effets du couvre-feu mis en place dès mi-octobre à Paris, ou serait-on en train d'atteindre l'immunité collective ? Il est difficile de trancher. Cité par Le Parisien, l'épidémiologiste Pascal Crepey, enseignant-chercheur à l'Ecole des hautes études en santé publique à Rennes (Ille-et-Vilaine), penche pour une baisse multifactorielle. Selon lui, «il n'y a pas un facteur spécifique mais un ensemble de raisons expliquant cette baisse, et on ne peut pas encore y apporter d'explication définitive».