30 km/h en ville, «vélopolitain», fin du diesel en 2024 : Anne Hidalgo est réélue à Paris
La maire sortante de Paris a été reconduite sans problème devant ses deux concurrentes Rachida Dati et Agnès Buzyn sur un programme axé sur la mutation des mobilités en ville et la lutte pour l'«égalité».
Reconduite à la tête de la capitale, Anne Hidalgo entend poursuivre sa politique de réduction des voitures individuelles à Paris.
Elle a, en conséquence, annoncé mi-juin avec son allié écologiste David Belliard une série de mesures phares comme celle de réduire de moitié des places de stationnement en cinq ans pour agrandir les trottoirs. Les véhicules roulant au diesel devraient disparaître de la capitale d'ici 2024 et la vitesse descendue à 30 kilomètres par heure, parallèlement à la mise en place d'un réseau de pistes cyclables «vélopolitain» pour traverser le Grand Paris à vélo.
Autre mesure emblématique, la modification du boulevard périphérique, dont une voie sera réservée aux transports partagés (bus, navettes, taxis, covoiturage), et, à terme, d'une piste cyclable. Environ 100 000 arbres devraient être plantés sur cet espace.
«Vous avez choisi un Paris qui respire, un Paris plus agréable à vivre, une ville plus solidaire qui ne laisse personne au bord du chemin [...] Cette victoire a du sens parce qu'elle est collective», a lancé Anne Hidalgo le soir de sa victoire.
Pas d'augmentation d'impôts
«Pas d'augmentation d'impôts», promet en sus le programme en ligne sur la plateforme «Paris en Commun», comme le maintient de l'encadrement des loyers, un programme de «logements locatifs à un prix au moins 20% inférieur au prix du marché» pour les classes moyennes ou 25% de logements sociaux pour la capitale, ou encore «6 000 appartements à moitié prix» proposés à la vente. D'autres points tels que la volonté de placer la capitale en «ville refuge des LGBT+» ou contre la «lutte contre le racisme et l’antisémitisme», sont présentés comme des préoccupations importantes de la future municipalité.
Vers une nouvelle force politique ?
Soutenue par une grande partie de la gauche parisienne, mais aussi par des anciens du parti macroniste tels les députés Aurélien Taché ou Matthieu Orphelin, Anne Hidalgo a balayé l'idée de se présenter à la présidentielle de 2022.
Mais sa plateforme de campagne, «Paris en Commun», qui rassemble socialistes, écologistes, communistes ou membres de Génération.s, devrait évoluer en force politique qui durera au-delà de ce simple scrutin.
«En accord avec Anne [Hidalgo], je vous propose de poursuivre l'aventure et de faire de «Paris en Commun» une structure politique pérenne, avec une gouvernance renforcée, qui accompagnera, soutiendra et stimulera la majorité municipale», a déclaré son président Jean-Louis Missika dans un message adressé aux membres du conseil d'administration de la plateforme.
Dans le même message, Jean-Louis Missika a évoqué l'idée de «préparer les prochaines échéances électorales de 2021, départementales et régionales».