Vers des poursuites contre Assa Traoré ? La justice est saisie pour manifestation interdite
Le préfet de police de Paris a signalé la manifestation interdite en mémoire d'Adama Traoré du 2 juin à Paris au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. Le parquet réfléchit à des poursuites contre les organisateurs.
Le 3 juin, le préfet de police de Paris Didier Lallement a signalé au procureur de la République l'organisation et la tenue d'une manifestation qui avait préalablement été interdite, notamment en raison de l'état d'urgence sanitaire. 20 000 personnes se sont toutefois rendues à cette manifestation non-autorisée par la préfecture et des dégradations importantes ont été observées dans le XVIIe arrondissement de Paris.
Alors que la responsabilité du préfet lui-même a notamment été mise en cause par le maire de l'arrondissement, c'est à présent Assa Traoré, la militante anti-forces de l'ordre et sœur d'Adama Traoré (en mémoire de qui la manifestation était organisée), qui pourrait voir sa responsabilité engagée.
Selon les informations de LCI, le parquet a fait savoir que l'article 40 déposé par Didier Lallement avait bien été reçu par le parquet qui l'analysait et qu'il appartenait à présent au magistrat d'ouvrir ou non une enquête pour engager des poursuites à l'encontre d'Assa Traoré et des organisateurs de la manifestation.
L'article 40 du code de procédure pénale impose à toute autorité et tout fonctionnaire ayant connaissance d'un crime ou délit d'en aviser le procureur de la République.
En raison de l'état d'urgence sanitaire, les réunions de plus de 10 personnes sont pour le moment proscrites sur tout le territoire, or le rassemblement en mémoire d'Adama Traoré du 2 juin à Paris a été évalué à 20 000 participants par les autorités. Celui-ci n'aurait par ailleurs fait l'objet d'aucune déclaration préalable, selon la préfecture de police qui a également estimé dans un communiqué du 2 juin que la «tonalité de l’appel à manifester relayé par les réseaux sociaux laissait craindre que des débordements aient lieu sur un site sensible», en l'occurrence devant le tribunal de grande instance de la capitale.
#Manifestation | En application du décret du 31 mai 2020, le préfet de Police interdit une manifestation non déclarée ce mardi 2 juin.
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 2, 2020
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