Coronavirus : les mesures annoncées par le gouvernement pour faire face à l'épidémie
Si le gouvernement assure que l'épidémie est désormais «aux portes» du pays, il estime pour l'heure qu'il n'est pas nécessaire de fermer les frontières. Dans l'éducation, un plan «d'enseignement à distance massif» est prêt à être déclenché.
Alors que les autorités ont annoncé ce 26 février la mort d'un premier Français infecté par le coronavirus et que la découverte de nouveaux cas s'accélère, le ministre de la Santé Olivier Véran a tiré la sonnette d'alarme dans la matinée sur RTL, estimant que l'épidémie était «à nos portes». Pour autant, Olivier Véran a déclaré à l'issue d'une réunion dans l'après-midi à Rome avec plusieurs de ses collègues européens que la France, tout comme les autres pays voisins de l'Italie, n'entendait pas fermer les frontières car ce serait selon Paris une mesure disproportionnée.
De même, les autorités ont écarté l'annulation du match de Ligue des Champions prévu à Lyon entre l'OL et la Juventus Turin. La région des bianconeri, le Piémont, n'étant touchée pour l'heure par l'épidémie. «Il n'y a pas lieu d'empêcher ces personnes de se rendre [au match]», a ainsi fait savoir le ministre de la Santé Olivier Véran, en soulignant qu'il n'y avait pas de malade enregistré dans la région de Turin, qui n'était pas classée comme zone à risques.
Tests de détection, «commande urgente» de masques de protection, numéro vert : des mesures déjà mises en oeuvre pour lutter contre l'épidémie
Les mesures concrètes prises par la France contre le virus se résument à l'heure actuelle aux «plus de mille tests» réalisés dans le pays sur des rapatriés de Wuhan, berceau de l'épidémie en Chine, ou sur des personnes qui avaient été en contact avec des malades, a expliqué le directeur général de la Santé, le professeur Jérôme Salomon, devant la commission des affaires sociales du Sénat.
Il a en outre rappelé qu'une «commande urgente» de masques de protection réservés aux professionnels de santé avait été passée. Selon lui, le numéro vert (0800 130 000) mis en place pour répondre aux questions sur le coronavirus reçoit «beaucoup d'appels», dont «18 000» pour la seule journée du 25 février.
Interpellé par l'opposition, le Premier ministre Edouard Philippe a de son côté défendu les actions entreprises par le gouvernement : «Le risque d'épidémie impose une coordination parfaite et une information transparente: c'est ce que nous faisons.»
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a par ailleurs fait savoir que les Français étaient «invités» à reporter dans la mesure du possible leurs voyages vers les régions d'Italie les plus touchées par le nouveau coronavirus, en référence aux communes italiennes soumises à un confinement, et qui sont donc déjà sujettes à des restrictions de circulation.
Le ministère de l'Education prêt à déclencher un plan d'«enseignement à distance massif»
Alors que cinq élèves ont été hospitalisés le 25 février dans les Hauts-de-Seine pour une suspicion de coronavirus, le ministre de l'Education nationale a pour sa part annoncé qu'en cas de propagation de l'épidémie en France, son ministère serait capable «de déclencher de l'enseignement à distance massif». L'une des mesures déjà mise en place pour lutter contre la propagation du virus consiste à demander aux élèves revenant de certaines régions d'Italie ou de Chine de rester chez eux.
Les chefs de partis représentés au Parlement, les présidents de groupes parlementaires et les présidents d'assemblées sont conviés le 27 février à 8h30 autour d'Edouard Philippe afin de faire un point sur la situation liée à l'épidémie de nouveau coronavirus, a par ailleurs fait savoir Matignon.