Conflits d'intérêts : l'enquête visant Alexis Kohler classée sans suite
- Avec AFP
L'enquête ouverte en juin contre le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler sur un éventuel conflit d'intérêts entre ses postes dans la fonction publique et ses liens familiaux avec l'armateur italo-suisse MSC a été classée sans suite.
L'enquête pour prise illégale d'intérêts qui visait le bras droit d'Emmanuel Macron à l'Elysée, Alexis Kohler, a été classée sans suite le 21 août. C'est ce qu'a annoncé le parquet national financier (PNF) le 22 août.
Elle avait été ouverte le 4 juin 2018 après «la publication de plusieurs articles de presse» sur un éventuel conflit d'intérêts entre ses anciens postes dans la haute fonction publique et ses liens familiaux avec l'armateur italo-suisse MSC.
«Après un an d'enquête, l'analyse des éléments recueillis par la brigade de répression de la délinquance économique [BRDE] de la direction générale de la police judiciaire ne permet pas de caractériser les infractions initialement suspectées», explique le PNF dans un communiqué.
Plusieurs articles, initiés par le site d'information Mediapart, avaient mis en avant les liens familiaux et professionnels étroits entre Alexis Kohler et l'armateur, fondé et dirigé par les cousins de sa mère. MSC est aussi un très important client de STX France, gérant les chantiers navals de Saint-Nazaire.
Après avoir siégé au conseil d'administration de STX France entre 2010 et 2012 en tant que représentant de l'Etat, Alexis Kohler a voulu, à deux reprises, rejoindre MSC, à chaque fois après avoir exercé des fonctions au sein de cabinets ministériels à Bercy. La première fois, en avril 2014, la commission de déontologie, l'instance chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé, s'était opposée à sa demande.
Mais en août 2016, quand Emmanuel Macron a quitté le ministère de l'Economie, Alexis Kohler a finalement obtenu le feu vert de la commission et rejoint MSC Croisières au poste de directeur financier. Peu après, il avait été nommé à l'Elysée en mai 2017 à l'élection d'Emmanuel Macron.
Une première plainte pour prise illégale d'intérêt et trafic d'influence avait été déposée le 4 juin 2018 par l'association Anticor. Cette dernière avait ensuite déposé deux autres plaintes, notamment pour «faux et usage de faux» et «omission substantielle de ses intérêts».
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