France : front syndical uni pour une nouvelle grève de masse le 18 septembre

Après les manifestations du 10 septembre, une nouvelle journée de grève générale est prévue le 18 septembre en France pour protester contre la politique gouvernementale. Les transports, l'éducation et la santé seront fortement perturbés. Le gouvernement déploie des forces de l'ordre massives, faisant planer la menace de nouveaux affrontements.
Les manifestations du 10 septembre, marquées par 250 000 participants et de nombreuses arrestations violentes, se poursuivront le 18 septembre. Les manifestants descendront à nouveau dans les rues des villes françaises pour « tout bloquer » afin de contester les mesures budgétaires « brutales » du gouvernement dirigé par le président Emmanuel Macron et le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu.
Les grands syndicats de la SNCF, tels que la CGT-Cheminots, la CFDT-Cheminots et l'Unsa-Ferroviaire, se joindront à la mobilisation du 18 septembre. Selon les premières informations, la SNCF prévoit une réduction importante du trafic ferroviaire, notamment sur les grandes lignes et les TGV.
Des perturbations dans les transports
En Île-de-France, la situation sera aussi complexe : quatre syndicats de la RATP se joindront aux manifestations du 18 septembre. Ainsi, la CGT, Force Ouvrière, l'Unsa-Mobilité et la CFE-CGC appellent à « une journée de grève et de manifestation massive », ce qui devrait entraîner des perturbations importantes sur l'ensemble du réseau métro, RER et bus parisien. Selon Plus de trains, les lignes RER D, RER E, ligne H, ligne N, ligne R et ligne U seront fortement perturbées, tandis que les lignes RER A, RER B, RER C, ligne K, ligne L et ligne V seront également perturbées. Seule la ligne J devrait fonctionner normalement.
Le trafic aérien pourrait également subir des perturbations. Le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) a annoncé pour la première fois sa participation à la grève du 18 septembre, ce qui devrait entraîner de graves perturbations dans le secteur aérien français, avec de nombreuses annulations de vols. Les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly et Lyon seront particulièrement touchés. Chez Air France, Force Ouvrière a appelé ses membres à se joindre aux manifestations, annonçant une grève pour lutter contre les mesures d'austérité.
L'éducation et la santé bloquées
L'Unsa-Éducation, le SE-Unsa, la FSU et la CGT-Éduc'action participeront à la mobilisation, pouvant entraîner la fermeture d'écoles et de classes. La CGT-Éduc’action appelle, de son côté, à « construire la généralisation de la grève et sa reconduction » au-delà du 18 septembre.
Les professionnels de santé se joindront aussi à la grève du 18 septembre à grande échelle. Parmi eux, les pharmaciens, mobilisés par l'intersyndicale, qui appellent à une « mobilisation historique » avec fermeture des pharmacies, ainsi que les kinésithérapeutes (FFMKR), qui fermeront leur cabinet en signe de protestation.
Des affrontements inévitables ?
Sur fond de cette nouvelle vague de manifestations antigouvernementales, Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur, mobilise à nouveau plus de 80 000 policiers et gendarmes. Les forces de l'ordre seront équipées de drones, ainsi que de 24 véhicules d'intervention polyvalents de la gendarmerie « Centaures ».
Au cours de la mobilisation du 10 septembre dernier, 540 interpellations ont été effectuées en France, dont 211 à Paris. Parmi les interpellés, 415 personnes ont été placées en garde à vue, dont 110 à Paris. 23 agents des forces de l'ordre ont été légèrement blessés, principalement par des jets de pavés, des mortiers ou des projectiles, alors qu'aucune blessure grave n'a été signalée chez les manifestants.