Cyberattaque chez France Travail : les données de 340 000 demandeurs d'emploi compromises

Une faille de sécurité dans une application utilisée par les organismes de formation a permis un accès non autorisé aux données personnelles de 340 000 demandeurs d'emploi de France Travail. Les données bancaires et les mots de passe n'ont pas été affectés, mais l’organisme public appelle les utilisateurs à redoubler de vigilance.
France Travail, l'organisme public chargé de gérer le retour à l'emploi et les allocations chômage des Français, a été victime d'une cyberattaque, a rapporté BFMTV en citant des sources. Un accès « non autorisé » à des données personnelles a été détecté le 12 juillet 2025, après quoi le portail emploi a été immédiatement fermé.
Les équipes internes de France Travail, sur la base des informations fournies par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), ont pu identifier la vulnérabilité : il s'agissait de l'application Kairos, « permettant aux organismes de formation d'agir sur le suivi des formations des demandeurs d'emploi ».
Des analyses sont en cours pour déterminer l'origine et l'impact, mais ce piratage a déjà eu des conséquences concrètes : selon France Travail, les données personnelles d'au moins 340 000 demandeurs d'emploi ont été compromises.
Les informations divulguées comprennent les noms, prénoms, adresses postales et électroniques, numéros de téléphone, numéros d'identification et statuts. L'organisme public a souligné que, bien que les données bancaires et les mots de passe n'aient pas été affectés, les utilisateurs devaient « rester vigilants ».
France Travail avait déjà été victime de cyberattaques à grande échelle en février et mars 2024. À l'époque, une brèche dans le système avait potentiellement compromis les informations de 43 millions de personnes.
Les cybermenaces en forte hausse
Les cyberattaques deviennent de plus en plus fréquentes en France. En mars dernier, Cybermalveillance, le dispositif du gouvernement français, a publié un rapport faisant état de 5,4 millions de visiteurs et 420 000 demandes d’aide liées à des actes de piratage ou d’intrusion en 2024. L’hameçonnage reste la cybermenace la plus répandue, avec 1,9 million de consultations d’articles et 64 000 sollicitations d’assistance. Le mois suivant, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a, de son côté, signalé dans son rapport annuel une hausse de 20 % des fuites de données par rapport à l’année précédente.