Vente d'Opella : une nouvelle offre déposée par le fonds français PAI Partners
Le fonds d’investissement français PAI Partners a déposé une nouvelle offre pour le rachat de la branche santé grand public de Sanofi, jusque là promise au fonds américain CD&R. Le laboratoire français doit également faire face à une grève ainsi qu'à des contestations politiques.
200 millions d’euros de plus pour Opella, filiale santé grand public du laboratoire français Sanofi : telle est la surenchère du fonds d’investissement français PAI Partners, a indiqué le 17 octobre une source proche du fonds citée par la presse française.
Le 11 octobre, Sanofi avait confirmé être entré en négociations avec le fonds américain CD&R qui offrait plus de 15 milliards d'euros pour une participation majoritaire dans Opella, un montant plus élevé que ce qu'avait offert PAI Partners qui quant à lui, toujours selon la presse française, offrait des «engagements sociaux conséquents».
Cette annonce du laboratoire avait provoqué un fort émoi en France, où des personnalités politiques se sont mobilisées pour que cette filiale détenant une centaine de marques, dont le célèbre Doliprane, ne tombe pas dans le giron d'un fonds étranger. Du côté des syndicats et des salariés, on brandit le spectre de possibles suppressions de postes à l'issue d'un rachat.
«Une affaire d’investisseurs» selon le gouvernement, l’opposition de gauche soutient les grévistes
Il n’y a «aucune action du gouvernement» derrière la nouvelle offre d’achat d'Opella par un fonds français a défendu le ministre délégué à l'Industrie Marc Ferraci.
Interrogé sur France Info ce 18 octobre, ce membre du parti présidentiel a affirmé qu’il s’agissait d’«une affaire d'investisseurs, de choix privés» et d’affirmer : «nous regarderons à la fin ce qui sera signé, et nous imposerons des engagements», rappelant que sa priorité serait de «garantir l'emploi» et la «sécurité d'approvisionnement en médicaments des Français».
Entre 2022 et 2023, la France avait connu une pénurie de médicaments, notamment de Doliprane, l'une des marques phare de Sanofi.
Des personnalités politiques d’opposition ont apporté leur soutien aux salariés du laboratoire en grève, à l’image du député (Somme) du Nouveau Front Populaire François Ruffin qui a dénoncé la fermeture «ces dernières années» de «plus de 10 sites» ainsi que la suppression de «milliers de postes de chercheurs».
Sanofi a fermé 10 sites de production, détruit 8 laboratoires, supprimé des milliers de postes de chercheurs.
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) October 17, 2024
Qu'a dit la Macronie ? Rien, elle a fusionné avec Sanofi.
Aujourd'hui, ils nous assurent que le Doliprane restera français, et il faudrait les croire ? pic.twitter.com/X6JGUhLB2t
Du côté des syndicats, la mobilisation se poursuit et la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a dénoncé ce 18 octobre sur le plateau d'une chaîne publique «une opération financière qui met en péril l'indépendance sanitaire». «Il ne faut pas ce que cette vente se fasse», a-t-elle lancé.
Alors que de nombreuses personnalités politiques s’étaient insurgées contre la possible vente d'Opella à un fonds d’investissements américain, invoquant la souveraineté sanitaire mais également un risque en matière d’emploi, la direction de Sanofi devrait se prononcer prochainement sur une éventuelle évaluation de l’offre de PAI Partners, un fonds français appuyé par un fonds souverain émirati ainsi que par un fonds souverain singapourien.