«Ils vont faire quoi demain, prendre le Capitole ?» : Marine Le Pen s’en prend aux manifestations d’«extrême gauche»
Marine Le Pen a jugé antidémocratique les mobilisations actuelles de la gauche radicale contre le Rassemblement national. En pleine campagne des législatives, elle demande au président d’appeler «à respecter la démocratie».
«Ça voudrait dire qu’il y a des gens dans notre pays qui n’accepteraient pas des résultats des élections. » Interrogée sur les menaces d’ultra droite et d’ultra gauche» face auxquelles le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin disait s’inquiéter la veille, Marine Le Pen a demandé sur France 2 ce 26 juin à Emmanuel Macron mais aussi à l’ensemble de la classe politique et médiatique d’en appeler à «respecter les règles républicaines», «le peuple souverain» et «les élections».
Celle-ci réagissait aussi indirectement à une polémique lancée par Emmanuel Macron le 24 juin qui, au cours d’une émission sur le podcast Génération Do it yourself, avait affirmé que les programmes des «extrêmes», à savoir le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement national (RN), pouvaient mener à la «guerre civile».
Déjà la veille, Marine Le Pen avait dénoncé la stratégie d’Emmanuel Macron qui selon elle consisterait à chaque élection à répéter : «C'est moi ou le chaos.» «Les Français ont constaté que le chaos, c'est lui», a-t-elle pour sa part constaté.
À chaque élection, Emmanuel Macron répète : "C'est moi ou le chaos." Je pense que les Français ont constaté que le chaos, c'est lui. Depuis sa première élection, il est celui qui incarne le chaos. pic.twitter.com/iZAFPMEfky
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 25, 2024
«Ils attaquent les meetings, ils attaquent les manifestations, ils pourrissent les manifestations sociales»
La dirigeante du RN a vivement critiqué les mobilisations de la gauche radicale contre elle et son parti et dénoncé une mouvance qui «agit par la violence». «Ils attaquent les meetings, ils attaquent les manifestations, ils pourrissent les manifestations sociales et maintenant ils se mettent à manifester contre les résultats des élections», a-t-elle déploré.
Pour elle, si le RN l’emporte le 7 juillet, «alors oui probablement il y aura des manifestations dans les rues». Et de s’interroger ironiquement : «Ils vont faire quoi demain, ils vont prendre le Capitole ?»
A contrario, en cas de victoire de la NFP, «il n’y aurait pas une manifestation dans les rues», ce qui prouve que «c’est donc l’extrême gauche qui est responsable de cela».
Face à ces mobilisations, Marine Le Pen demande à Emmanuel Macron d’«appeler à respecter la démocratie, à respecter les Français, à respecter les élections». Et de s’indigner : «Ça devrait scandaliser tout le monde d’envisager qu’un mouvement politique puisse contester les résultats des élections.»
Après l’intervention de Marine Le Pen sur France 2, un autre élu du RN a repris cette idée du risque de «chaos» avec les NFP. Le député Julien Odoul a opposé son parti, «qui souhaite l’apaisement», aux «fous dangereux du NFP qui ont pour projet la ruine et le chaos». Avant d’ajouter : «Cette extrême gauche comprend des antisémites, des homophobes, des islamistes, et représente un danger !»
D’un côté, il y a le #RN qui souhaite l’apaisement, et de l’autre, il y a les fous dangereux du #NouveauFrontPopulaire qui ont pour projet la ruine et le chaos. Cette extrême-gauche comprend des antisémites, des homophobes, des islamistes, et représente un danger ! @RMCInfopic.twitter.com/ZcsItfCFi3
— Julien ODOUL (@JulienOdoul) June 26, 2024
Partout en France, à l’appel de syndicats mais aussi des partis de gauche et d’organisations radicales de la mouvance antifasciste, des manifestations auront lieu à quelques heures du premier tour des élections législatives pour lesquelles le RN est donné en tête dans les études d’opinion. Les dernières d’entre elles donnent le RN en tête avec une projection entre 250 et 280 sièges, contre 150 à 170 pour le NFP.