Réforme des retraites : la CGT arrête trois terminaux de GNL sur quatre pour «sept jours»
- Avec AFP
En amont d'une journée de mobilisation qui s'annonce rude pour le gouvernement, la CGT Elengy annonce avoir bloqué pour sept jours trois des quatre terminaux méthaniers qui permettent l'import du GNL.
Trois des quatre terminaux méthaniers qui permettent d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) en France ont été mis à l'arrêt pour «sept jours», a indiqué ce 6 mars au soir la CGT Elengy, qui proteste contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.
L'arrêt de ces trois terminaux, situés à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) pour deux d'entre eux et à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour le troisième, bloque l'alimentation en gaz du réseau de distribution GRTgaz, le déchargement des navires méthaniers et le remplissage des citernes de GNL.
Pas d'impact pour la population ?
«Les trois terminaux méthaniers d'Elengy sont à l'arrêt», a confirmé à l'AFP la direction d'Elengy, filiale d'Engie, qui indique que cette mise à l'arrêt s'est faite «dans des conditions de sécurité classiques» et n'a, à ce stade, «pas d'impact» pour le grand public.
L'arrêt a été «voté par l'assemblée générale du personnel organisée par la CGT» (majoritaire), selon Mathieu Michel, élu au CHSCT d'Elengy.
Le quatrième terminal méthanier de France, opéré à Dunkerque par le groupe belge Fluxys, va également entrer en grève pour 48 heures à compter du 7 mars au matin, a indiqué la direction de ce groupe à l'AFP, confirmant une information de la CGT selon laquelle son débit a été ramené au minimum technique.
On va baisser un petit peu le débit sur les stockages
Avec le conflit en Ukraine, le GNL a progressivement remplacé le gaz russe, qui arrivait par gazoduc, pour la France : en 2022, les terminaux méthaniers «ont représenté 50% de l'approvisionnement en gaz français», selon Elengy. Et la part devrait largement augmenter en 2023.
Les flux de GNL vers la France se sont intensifiés en 2022 (+102%), «faisant du pays un point d'entrée majeur du GNL en Europe», selon le bilan 2022 de GRTgaz.
Autre source d'alimentation pour le réseau GRTgaz, les stockages «sont extrêmement sollicités pour combler le manque» et feront l'objet de barrages filtrants à partir du 7 mars, selon la CGT.
«On va baisser un petit peu le débit sur les stockages et demander le retrait pur et simple du projet de réforme du gouvernement», a indiqué Frédéric Ben, responsable du secteur gaz à la FNME-CGT.
Dans un premier temps, les centrales de production d'électricité fonctionnant au gaz pourraient être touchées, tout comme des industriels, des clients «effaçables», c'est-à-dire en mesure de s'approvisionner autrement en énergie, selon la CGT.