Coronavirus : en quelques jours 3 600 entreprises ont demandé le chômage partiel
Le nombre d’entreprises demandant à bénéficier du chômage partiel a quadruplé en France en une semaine. Les ministres du Travail, et de l’Economie et des Finances ont annoncé des mesures de soutien aux entreprises pénalisées par l’épidémie.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé, jeudi 12 mars sur le plateau de la chaîne télévisée LCI, que quelque 3600 entreprises, s’estimant pénalisées par la propagation du nouveau coronavirus, avaient demandé à bénéficier de mesures de chômage partiel pour environ 60 000 salariés. C’est quatre fois plus qu'en fin de semaine dernière.
Le coût pour l'Etat de ce dispositif d'activité partielle, prévu pour les cas de baisse temporaire d'activité, représente à ce stade 180 millions d'euros, selon les informations données par la ministre, qui a déclaré «ne pas avoir de limite budgétaire [pour] sauver l'emploi».
Lorsque les salariés sont placés en position d'activité partielle, le contrat de travail est suspendu mais non rompu. Les salariés perçoivent une indemnité horaire de leur employeur qui doit correspondre au minimum à 70% de la rémunération antérieure brute (84% du salaire net).
«On évite des dizaines de milliers de licenciements. C'est un outil qui permet de préserver l'emploi et le revenu du salarié», a commenté Muriel Pénicaud, assurant que les directions régionales du travail s'efforçaient de répondre «en 48 heures» aux demandes des entreprises.
De son côté l'Etat a porté au niveau du Smic l'indemnité horaire compensatrice versée aux employeurs ayant recours à ce dispositif. A ce propos, la ministre a confié : «On est en train de regarder si on peut aller au-delà du Smic.»
Les plus touchés : tourisme, restauration, événementiel et transports
«Le tourisme, la restauration, l'événementiel et les transports sont les quatre secteurs qui nous préoccupent le plus», a-t-elle ajouté.
La ministre a également souligné que «toute entreprise peut demander par un simple mail le report de ses paiements de charges sociales et fiscales» et que la nomination d'un médiateur sur le crédit entre les banques et les petites entreprises était également prévue.
Le même jour, lors d'une table ronde avec des chefs d'entreprise, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a pour sa part déclaré que le gouvernement français était prêt à augmenter les fonds d'indemnisation consacrés à l'activité partielle des entreprises et à porter les remboursements au-delà d'une fois le Smic pour atténuer les conséquences de l'épidémie de coronavirus.
«On doit tout faire pour que vous ne perdiez pas vos employés », a déclaré le ministre évoquant même un «fonds de solidarité pour les entreprises le plus impactées».