Face à la montée du scepticisme, Obama met la pression pour accélérer les négociations du TTIP
Le président Barack Obama et la chancelière Angela Merkel ont voulu donner une nouvelle impulsion au projet de traité de libre-échange transatlantique, et ce malgré l’opposition grandissante à cet accord.
Lors d'une visite à Hanovre dimanche 24 avril, Barack Obama et Angela Merkel ont affiché leur unité dans leur défense du Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement. «Je ne m’attends pas à ce que le traité soit complètement ratifié d’ici à la fin de l’année, mais je m’attends à ce que nous arrivions à un accord», a déclaré le président américain.
«Comme vous le voyez, d’autres marchés comme la Chine commencent à se développer, ainsi qu’en Asie et en Afrique. Nous devons nous assurer que nos économies restent compétitives», a affirmé Barack Obama afin de défendre l'intérêt du projet, avant de qualifier les opposants au traité de libre-échange de personnes «dépassées par la mondialisation».
Angela Merkel a soutenu l’appel de Barack Obama à accélérer le processus de ratification, déclarant que cet accord était «bon pour l’économie allemande, et bon pour l’économie européenne». Lors de son discours d’inauguration du salon de l’industrie à Hanovre, la chancelière a ajouté qu’elle ferait tout son possible pour que «l’Europe accélère les négociations», affirmant savoir «quels reproches, inquiétudes, peurs et quelles difficultés perdurent».
That Trade Deal with the US…Even the Germans don’t want it. https://t.co/wQHisRLBci
— Will Henryson (@williamhenryson) 25 avril 2016
Mais ces déclarations ne semblent pas convaincre les peuples d'Europe et les américains. Un récent sondage, commandé par la Fondation Bertelsmann, montre que seuls 17% des Allemands interrogés pensent que le TTIP est une bonne chose contre 55% d’entre eux il y a deux ans. Les américains ne seraient eux que 18% à soutenir l’accord, contre 53% en 2014. La France a elle aussi commencé à protester contre ce traité, François Hollande ayant même menacé de suspendre la participation du pays aux négociations si les exigences en matière de transparence et de sauvegarde de la qualité de vie du vieux continent n'étaient pas garanties.
Samedi, 35 000 personnes ont manifestées à Hanovre pour exprimer leur désapprobation concernant l’élaboration de ce traité de libre-échange. Dimanche soir, alors que Barack Obama et Angela Merkel s’exprimaient, environ 200 activistes se sont mobilisés pour rejoindre le salon du commerce industriel de Hanovre. Les voix critiques envers cet accord avancent que le TTIP représente une menace pour la démocratie, ainsi que pour le maintien des normes sanitaires et sociales européennes.
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