L'économie russe résiste bien mieux que prévu aux sanctions occidentales, selon le FMI
- Avec AFP
D'après les dernières analyses du FMI, l'économie russe résiste beaucoup mieux que prévu aux nombreuses sanctions décidées à son encontre. Les économies européennes, elles, semblent moins bien encaisser le choc que ce qui avait été anticipé.
L'économie russe devrait, cette année, être moins pénalisée par les sanctions internationales que ce qui était attendu, a souligné le Fonds monétaire international (FMI) le 26 juillet, précisant que les pays européens, en revanche, en souffrent plus que prévu. La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Russie devrait se contracter de 6,0% en 2022, anticipe le FMI, soit bien moins que le plongeon de 8,5% sur lequel il tablait lors de ses précédentes prévisions, publiées en avril.
«L'économie russe devrait s'être contractée moins que prévu au deuxième trimestre, les exportations de pétrole brut et de produits non énergétiques se maintenant mieux qu'attendu», détaille l'institution dans son rapport. De plus, la demande intérieure fait également preuve d'une certaine résilience grâce à la maîtrise de l'effet des sanctions sur le secteur financier intérieur et à un affaiblissement du marché du travail plus faible qu'escompté, ajoute le Fonds.
Les pays occidentaux ont, depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine le 24 février, pris à l'encontre de la Russie une salve de sanctions destinées à l'étrangler financièrement et économiquement. Leurs effets devraient en revanche se faire sentir plus que prévu en 2023, année pour laquelle le FMI anticipe une récession de l'économie russe de 3,5%, soit 1,2 point de moins que ses prévisions précédentes.
En revanche, «les effets de la guerre sur les principales économies européennes ont été plus négatifs que prévu», précise le FMI. Les prévisions de croissance économique pour 2022 ont en effet été abaissées pour l'Allemagne (-0,9 point à 1,2%), la France (-0,6 point à 2,3%) ou encore l'Espagne (-0,8 point à 4,0%).
Ces conséquences plus fortes sont dues à «la hausse des prix de l'énergie ainsi qu'à la baisse de confiance des consommateurs et au ralentissement de l'activité manufacturière résultant de perturbations persistantes de la chaîne d'approvisionnement et de la hausse des coûts des matières premières», détaille le FMI.
Et une cessation complète des exportations de gaz russe réduirait «nettement» la croissance dans la zone euro en 2022 et 2023. Cela forcerait en effet les pays européens à mettre en place un rationnement de l'énergie, touchant les secteurs industriels majeurs.