Donald Trump menace à nouveau les BRICS

S’en prenant à nouveau au groupe des BRICS pour le recul des échanges en dollars parmi ses membres, le président américain a promis une hausse des taxes douanières. La Russie a déclaré que le groupe n'était pas un rival des États-Unis, mais que les tentatives d'intimidation ne seraient pas tolérées.
Selon Donald Trump, le groupe des BRICS « se démode rapidement ». Le président américain a mis en garde contre toute tentative du groupe de défier le dollar américain, avertissant qu’une telle mesure serait sévèrement réprimée économiquement.
S'exprimant à la Maison Blanche le 18 juillet, il s’en est pris à ce qu'il a qualifié de tentatives des BRICS d'affaiblir le dollar : « Ils voulaient essayer de dépasser le dollar, la domination du dollar, et son statut d’étalon. J’ai donc dit, tous ceux qui font partie de ce groupe BRICS, vous serez soumis à des droits de douane de 10 %. »
Préserver l'hégémonie du dollar
Donald Trump a souligné que Washington ne ménagerait aucun effort pour préserver l'hégémonie du dollar. « La monnaie de réserve est si importante. Vous savez, si nous la perdions, ce serait comme perdre une guerre mondiale », a-t-il affirmé.
Washington « ne pourra jamais permettre à personne de jouer », a-t-il encore déclaré, ajoutant qu'il avait décidé de « les frapper [les BRICS] très, très fort ». « S'ils se forment un jour de manière significative, cela prendra fin très rapidement », a-t-il assuré.
Un sommet qui a réuni les dirigeants des BRICS
Donald Trump a également prétendu que sa menace d'imposer des droits de douane de 10 % sur les importations en provenance des BRICS avait complètement fait échouer le sommet du groupe à Rio de Janeiro au début du mois. « Ils ont organisé une réunion le lendemain, et presque personne ne s’est présenté », a-t-il affirmé.
Cependant, le sommet des BRICS a bénéficié d'une large participation au plus haut niveau. Si le président chinois Xi Jinping était absent, son pays était représenté par le Premier ministre Li Qiang. Le président russe Vladimir Poutine était également absent, mais s'est tout de même exprimé par vidéoconférence.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le Premier ministre indien Narendra Modi, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le président indonésien Prabowo Subianto, ainsi que les dirigeants d'Égypte, d'Éthiopie, d'Iran et des Émirats arabes unis, étaient tous présents en personne au sommet.
Des échanges commerciaux avec moins de dollars et d’euros
En octobre dernier, le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, avait déclaré que la part des monnaies nationales dans les échanges commerciaux des pays BRICS avait atteint 65 %, la part du dollar et de l'euro ayant reculé sous la barre des 30 %.
Plus tôt cette semaine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a expliqué que les pays des BRICS étudiaient des alternatives au dollar « pour se protéger de l'arbitraire américain ».
« Personne au sein des BRICS ne soulève la question de la substitution du dollar », a toutefois déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. Selon lui, les BRICS n'ont jamais été conçus comme des rivaux des États-Unis. « Le langage des menaces et de la manipulation […] n'est pas la manière de s'adresser aux membres de ce groupe », a-t-il néanmoins averti.