Suède : l’opposition s'inquiète d’un éventuel déploiement d’armes nucléaires américaines
L'opposition suédoise s’inquiète du fait que le nouvel accord de défense signé avec les États-Unis n'interdise pas la présence dans le royaume d’armes nucléaires américaines.
À l’instar de leurs voisins finlandais et danois, les Suédois ont signé en décembre avec Washington un Accord de coopération de défense (DCA). Celui-ci a été approuvé le 18 juin, par le Parlement suédois à 266 voix pour et 37 contre (46 députés étaient absents). Cet accord, publié sur le site internet du gouvernement suédois, autorise l’armée américaine à utiliser 17 bases militaires et zones d'entraînement à travers le royaume ainsi qu'à stocker des armes et munitions sur son sol.
Opposés à ce texte, les Verts et le Parti de gauche - qui rejetaient également l’entrée de la Suède dans l’OTAN - ont quant à eux pointé du doigt l’absence de garde-fou concernant l’entrée et le stationnement d’armes nucléaires dans le royaume. «Nous voulons que la loi interdise l'entrée d'armes nucléaires sur le sol suédois», a déclaré durant le débat au Parlement la députée écologiste (Verts) Emma Beginger, citée par le quotidien Dagens Nyheter.
«Le gouvernement a malheureusement choisi de signer un accord qui ne ferme pas la porte aux armes nucléaires», a-t-elle ajouté, précisant que son parti avait voté contre cet accord. «Il est très clair que la Suède est une nation souveraine et aucun pays ne pourra forcer la Suède à avoir des armes nucléaires sur son sol», a pour sa part assuré le ministre de la Défense Pal Jonson, au cours du débat.
Dans l'OTAN, Stockholm durcit sa rhétorique à l'égard de Moscou
En plus de cet accord avec Washington, la Suède a rejoint début mars l’OTAN, devenant son 32e membre et mettant fin à deux siècles de non-alignement. Cette adhésion au bloc militaire dirigé par Washington s'est accompagnée d'un net durcissement du discours de ses dirigeants, le commandant en chef des forces armées suédoises, Michael Byden, déclarant en janvier que ses compatriotes «devaient se préparer mentalement à la guerre».
Avant elle, la Finlande avait également rejoint l’Alliance atlantique, puis signé l’accord de défense avec Washington. Début juin, en marge du sommet du Forum économique de Saint-Pétersbourg, le porte-parole de la présidence russe avait déclaré lors d’une interview à RBC que la «progression rampante» de l’Alliance atlantique vers les frontières occidentales de la Russie n’avait pas rendu l’Europe plus sûre, «bien au contraire».