Mélenchon accepte d’être auditionné sur l’islamisme et LFI, mais fixe ses conditions
© Compte X @JLMelenchonJean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, accepte d’être auditionné par la commission d’enquête LR sur les liens supposés entre partis politiques et islamisme. Il entend néanmoins décider de la date et critique les conditions de sa convocation.
L’ancien candidat à la présidentielle et fondateur de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a finalement accepté l’invitation de la commission d’enquête sur l’islamisme et les partis politiques, tout en imposant ses dates et en critiquant le non-respect du règlement de l’Assemblée et les modalités de notification.
Jean-Luc Mélenchon a fait savoir, via son service de presse, qu’il est prêt à se présenter devant la commission d’enquête initiée par Les Républicains et présidée par Xavier Breton. Cette instance vise à examiner les liens potentiels entre mouvements politiques et réseaux islamistes, avec LFI dans le viseur. Bien qu’il ne soit plus député ni président du groupe, Mélenchon propose d’éclairer les parlementaires sur « l’histoire de la pensée républicaine en matière de relations entre religion et politique », en tant que co-président de l’Institut La Boétie.
Cependant, il refuse la date du 2 décembre, arguant d’un délai trop court et d’engagements préalables. Son entourage dénonce les modalités de convocation : visite d’un commissaire samedi soir en son absence, courriers déposés sans enveloppe le dimanche. « Bien que cette commission d’enquête ne respecte pas le règlement de l’Assemblée nationale », Mélenchon accepte, allant à l’encontre de la position de Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, qui estimait dimanche sur France 3 que les Insoumis ne devaient pas répondre, car le bureau de la commission exclut les députés de gauche, violant le principe de représentation proportionnelle.
La commission d'enquête sur les liens entre les partis politiques et les idéologies islamistes ou terroristes ne respecte pas les règles en vigueur. Elle a refusé d'interroger Nicolas Sarkozy sur ses liens avérés avec le terrorisme libyen, ou encore le RN, dont l'implication de… pic.twitter.com/HXXhUCZg17
— Manuel Bompard (@mbompard) November 30, 2025
Le rapporteur, Matthieu Bloch, se dit prêt à adapter le calendrier, se disant disponible en fin de semaine si nécessaire. Le refus d’une convocation reste passible de deux ans de prison et 7 500 euros d’amende, comme le rappelle l’ordonnance de 1958 — un point que les Insoumis connaissent bien, eux qui avaient signalé Pierre-Edouard Stérin pour non-comparution devant une de leurs commissions.
Outre la droite qui presse l’ancien et probablement prochain candidat à la présidentielle, la ministre de l'Égalité entre les Femmes et les Hommes, Aurore Bergé, très investie contre LFI, insiste également, déclarant le 1ᵉʳ décembre sur LCI : « S'il n'a rien à cacher, qu'il vienne. »
.@JLMelenchon bientôt auditionné à l'Assemblée nationale ? "S'il n'a rien à cacher, qu'il vienne", déclare @auroreberge. #LCPolpic.twitter.com/Fp5ZGZg8Mo
— LCP (@LCP) December 1, 2025
Face à ses détracteurs, Mélenchon a trouvé peu de soutien, mais son audition pourrait réserver des surprises. Orateur talentueux et personnalité cultivée, l’ancien sénateur pourrait donner du fil à retordre à ses adversaires. En attendant, le 2 décembre, c’est Marine Tondelier, secrétaire des Écologistes, qui est auditionnée sur le sujet. Cette dernière a d’ailleurs affirmé n’être « pas dupe de l’instrumentalisation politique » de la démarche.